Les relations entre la pratique des jeux, puis celle des sports avec l'environnement
évoluent. L'historien allemand Hennig Eichberg, spécialisé dans l'étude du phénomène
sportif, a perçu des oscillations entre les activités physiques réalisées à
l'extérieur et celles effectuées à l'intérieur. 
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 Dans l'Antiquité, les entraînements ont lieu à l'intérieur, dans la palestre
ou le gymnase, mais l'extérieur est réservé à l'exploit et au spectacle collectif
: les stades grecs, l'amphithéâtre et le cirque romains sont ouverts.
 -  Les jeux populaires du Moyen Âge sont insérés dans l'environnement extérieur,
intégrés dans le milieu naturel.
 -  Puis, au XVIe siècle apparaissent et se développent des lieux
fermés où l'on pratique le jeu de paume, l'escrime, l'équitation, la gymnastique.
 -  Á la fin du XVIIIe siècle ces lieux fermés perdent de leur
attrait. Au XIXe le sport anglais se pratique en plein air. 
 -  Au cours du XXe se dessine une tendance à se livrer aux activités
physiques dans des lieux fermés, piscines, gymnases, halls.
 -  Á notre époque, Raymond Thomas fait à juste titre remarquer que l'opposition
intérieur/extérieur est aussi liée à l'opposition féminin/masculin. Les femmes
s'exercent plus volontiers aux disciplines sportives dans des espaces clos.
Cela tient à la division sexuelle des rôles sociaux et du travail.
  
Cette évolution, aussi simplifiée soit elle, contribue à définir les caractéristiques
de chaque société. Ainsi, dans la Grèce antique toutes les activités collectives
se déroulaient à l'extérieur, le stade et le théâtre étaient ouverts sur la
nature, ouverts sur le monde (kosmos) : cette attitude d'ouverture
était une manière de poser l'homme face aux éléments. Cette relation étroite
de l'homme à la nature est liée au sacré. 
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