Le sport féminin à Rome

Les auteurs romains témoignent de l'intense activité sportive des femmes à Rome, en particulier sous l'Empire.

Elles pratiquaient des exercices physiques :

  • Elles étaient présentes dans la palestre du gymnase ; à l'époque de Martial, les femmes dédaignaient les bains prévus pour elles et se mêlaient aux hommes, attirées par les sports qui précèdaient le bain compromettant même leur réputation. Cette license entraîna de nombreux scandales auquels l'empereur Hadrien mit un terme entre 117 et 138 désignant des heures différentes pour les bains des hommes et des femmes. Mais la plupart des salles s'ouvraient au public sans distinction de sexe à la cinquième heure du jour (avant le déjeuner).
  • Dans le stade de Domitien se déroulait une compétition de course entre jeunes filles comme à Sparte.
  • Les femmes de l'aristocratie aimaient tout particulièrement la chasse sportive.

Les femmes étaient aussi présentes dans l'arène :

Les textes nous montrent à quel point les femmes romaines étaient avides des sports de l'amphithéâtre. Pourtant celles qui se livraient à ces exercices étaient méprisées. Écoutons par exemple Juvénal nous décrire sur un ton envolé teinté d'ironie l'activité frénétique des «femmes gladiateurs» :

«Qui ne connaît leurs endromides tyriens, leur ceroma féminin ? Elles creusent le poteau d'entraînement à grands coups de rapière, elles l'assaillent avec leurs boucliers, attentives à exécuter tous les commandements. Une telle pourrait figurer aux jeux Floraux. Qui sait si elle ne souhaite pas descendre même dans l'arène ? ... Vois avec quelle ardeur elle assène les coups qu'on lui apprend, de quel poid pèse son casque, comme elle est ferme sur ses jambes, de quelles fibres sont faites ses bandes.»(Juvénal, Satires, VI, 246-268).

Selon Suétone, une partie des 9000 animaux massacrés pour l'inauguration du Colisée furent égorgés par des femmes.

Mais les empereurs recherchaient surtout les nains et les femmes pour ajouter un caractère nouveau et étrange au spectacle :

«Le plaisir du spectacle est prêt de s'envoler. Mais voici en garde le sexe étranger au maniement du fer. Avec quel acharnement il s'attache à des luttes viriles.»(Stace, Silves, I, 69)


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