Le site d'Olympie

«Veux-tu chanter les Jeux, ô mon âme ?
Ne cherche pas, au ciel désert quand le jour brille, un astre plus ardent que le Soleil,
et n'espère pas célébrer une lice Plus glorieuse qu'Olympie !»

Pindare, Ière Olympique.

Le site

Au Nord-Ouest du Péloponnèse, le site archéologique d'Olympie s'étend au pied du Kronion, sur une terrasse alluviale de forme triangulaire, au confluent de l'Alphée et du Kladéos. Dans une zone très anciennement humanisée, des cultes successifs se sont fixés à l'époque hellénique : ceux de Kronos, de Gaïa et d'autres divinités chtoniennes, ceux de Pélops, le héros éponyme du Péloponnèse et d'Hippodamie qu'il épousa après avoir vaincu la course de chars Oenomaos son père. Vers le Xe siècle avant notre ère, le culte de Zeus s'implante à son tour. Le nom d'Olympie, donné au vallon boisé qui l'accueillit, renvoie à la montagne sacrée de l'Olympe, séjour ordinaire du dieu.

Le sanctuaire olympique, placé sous la tutelle des villes de Pisa puis d'Elis, connut à partir du VIIIe siècle une renommée sans égale grâce aux jeux quinquennaux panhelléniques.

À l'extérieur de l'Altis, la densité des bâtiments est encore supérieure : les zones bâties amalgament les logements de fonction et les salles de réunion du clergé et des administrateurs, les infrastructures sportives, les thermes, les auberges et les hôtelleries. Au Nord-Ouest, la palestre et le gymnase (IIIe siècle avant J.-C.), à l'Est le stade antique.

Une crue de l'Alphée a emporté l'hippodrome, dont seul l'emplacement est connu.

Les Jeux, les dieux et le temps

Olympie est directement et matériellement associé à un événement d'importance universelle : l'institution des Jeux olympiques qui y furent régulièrement célébrés à partir de 776, et réunirent régulièrement des athlètes, mais aussi par la suite des rhéteurs, des poètes et des musiciens pour célébrer Zeus.

Un idéal commun à toutes les cités grecques

Chacun, qu'il soit venu d'Afrique ou de Crimée, s'y sent un Hélène, partageant avec son voisin l'idéal du kalos kagathos, du beau et du bien, incarné par les athlètes.

L'olympiade, cet intervalle de 4 ans qui sépare deux célébrations consécutives, échues chaque cinquième année, a été dès lors la véritable mesure chronologique et l'étalon du temps dans le monde grec. Mais la signification des Jeux olympiques, où s'affrontaient, à la faveur d'une trêve sacrée de trois mois, des athlètes venus de toutes les cités grecques du monde méditerranéen, est surtout révélatrice des idéaux suprêmes de l'humanisme hellénique : celui de la compétition pacifique et loyale d'hommes libres et égaux, avec pour seule ambition la récompense morale d'une couronne d'olivier.

Les Jeux féminins

Tous les cinq ans, seize femmes réalisaient un voile pour la déesse. Elles étaient aussi chargées d'organiser les jeux en son honneur, les Héraia, qui se déroulaient entre deux olympiades. Ils consistaient en une course de jeunes filles, sur une longueur équivalant à cinq sixièmes du stade. Pausanias les décrit «[…] courant, les cheveux épars, la robe retroussée un peu au-dessus du genou, et l'épaule droite nue jusqu'au sein».

Le stade

Avec le développement des jeux et l'augmentation du nombre de pélérins, il devint nécessaire de créer un véritable stade, avec une surface allongée suffisamment plane pour que les athlètes puissent s'y produire. On désigne le premier stade par « stade I », qui fut réalisé vers 560 avant notre ère. Encore très rudimentaire, on avait mis à profit le relief naturel offert par le terrain : les spectateurs se servaient du talus pour s'asseoir. Son orientation était Est-Ouest. Il fut remplacé à la fin du VIe siècle par le « stade II », dont la pente méridionale réservée au public atteint 3 mètres et le petit côté Ouest ouvert sur l'Altis. Ce que l'on voit aujourd'hui sont les restes du « stade III » déplacé de 12m vers le Nord et de 75m vers l'Est par rapport au précédent. Il se trouve ainsi placé hors de l'enceinte sacrée. Cette légère délocalisation pourrait être, outre un besoin de plus de place, celui d'une laïcisation des jeux.

La piste du stade est un rectangle de 212m sur une largeur variable de 28,60m aux extrémités à 30,70m au milieu. Elle est couverte d'un mélange de terre et de sable, et limitée à l'Est et à l'Ouest par deux longues bordures de calcaire blanc de 45cm de large, lignes d'arrivée et de départ des coureurs. La distance entre les deux correspond aux six cents pieds de la course simple, c'est-à-dire 192,24m.

La piste est entourée d'une rigole de pierre ponctuée régulièrement de bassins qui, alimentés par des sources, fournissent une eau fraîche aux athlètes et aux spectateurs.

Après l'aménagement des remblais autour de la piste, les spectateurs pourront se rassembler jusqu'à 50 000, mais ils ne bénéficieront jamais, à Olympie, de véritables gradins.

Seuls les Hellanodices* jouissent d'une tribune digne de ce nom, estrade en pierre équipée de sièges sur le versant méridional. En face de celle-ci, sur le côté Nord, se trouve l'autel de Déméter Chamyné.

Les athlètes atteignaient le stade par une «entrée secrète», un tunnel de 32m de long.

À notre époque, le stade fut rénové en 1961-1962.





Bibliographie


Informations pratiques

Site archéologique
Tél. : 0624 225171
Musée d'Olympie
Tél. : 0624 21529
Musée historique des jeux Olympiques
Tél. : 0624 25 572
Office National Hellénique du Tourisme d'Athènes
Tél. : 322 31 119


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