L'amphithéâtre, le cirque et le théâtre de Mérida

1. L'histoire

Mérida est représentative de la colonisation romaine dans une région qui n'avait jusqu'alors pas été urbanisée. Elle contient de nombreux restes de structures civiles.

La colonie Augusta Emerité a été fondée par Auguste en 25 avant J.-C. à la fin de la campagne d'Espagne. Ses premiers habitants furent des légionnaires ayant fini leur temps de service. Trois ans plus tard, elle devient la capitale de la province romaine de Lusitanie et point de départ de la conquête du Nord-Ouest de la péninsule ibèrique.

Acquérant un rôle important, elle devint vite un centre commercial très actif ainsi qu'un carrefour de communications.

L'Espagne et Emerita bénéficièrent de la domination des empereurs Trajan et Hadrien qui la dotèrent de beaux édifices publics. La puissance et la prospérité d'Emerita se sont encore accrues quand elle devînt le siège du Vicarius de l'ensemble du diocèse d'Espagne, à la suite de la réforme administrative de Diocletien à la fin du IIIe siècle.

Emerita devient la capitale du royaume des Suèves en 422. Son développement prit encore un essor après la pacification de la péninsule par les Visigoths, commencée en 457.

Ceux-ci s'y réfugièrent après leur défaite devant les Maures en 711. La ville resta ainsi un foyer de résistance face à la domination mauresque, à tel point qu'en 834, Abderramhan II ordonne que les murs soient rasés pour construire une forteresse (Alcazaba) pour protéger le pont sur le fleuve Guadiana. De là, la ville commença à décliner.

2. L'amphithéâtre

L'amphithéâtre fut inauguré en 8 avant J.-C. d'après les inscriptions qui y ont été découvertes. Comme le théâtre, il reçut quelques améliorations, sous les Flaviens et Trajan : les tribunes et une partie de sa décoration furent modifiées.

L'architecte J. Menendez Pidal fut aussi chargé des premières restaurations. Il redressa quelques piliers de maçonnerie tombés et reconstruisit une partie des gradins situés près du théâtre.

En mai 1990, dans le but de réaliser des gradins provisoires et donc afin de déterminer leur forme, de distinguer les zones originelles des parties restaurées, des relevés furent effectués, notamment des accès à la cavea*.

La notion de gradins provisoires conduisit à l'idée que l'intervention ne devait pas occulter les structures romaines, même lors des représentations. Pour cela il a été employé une plaque perforée pour les sièges. Cela permit d'éviter les condensations futures qui auraient pu oxyder la structure. Une solution a été cherchée pour utiliser le bois séché en raison de son exceptionnelle dureté.

Des poutres furent placées de manière radiale par rapport à la cavea*. Sur deux poutrelles qui se suivent s'appuye une plaque perforée rendue rigide par une armature. Un plan exact et numéroté de toutes les pièces de la structure permet son montage annuel.

3. Le théâtre

Le théâtre fut construit en 16 et 15 avant J.-C. selon les canons vitruviens* de solidité, d'utilité et d'esthétique.

Sa façade est en opus caememticium*. Son noyau est donc constitué de pierres disposées en couches, ennoyées dans un mortier et son parement de blocs à bossage.

Elle comporte 16 entrées, dont chaque porte est surmontée d'un arc et possède des chambranles en pierre de taille qui s'unissent aux assises de la façade.

Le couloir d'accès est couvert par une voûte en plein cintre construite en briques, et dans les vomitoires*, les voûtes sont en pierres.

Les gradins sont divisés en trois parties : l'ima cavea*, la media cavea* et la summa cavea*.

La première, la plus basse, compte 22 rangs de sièges et les deux autres, 5 rangs, divisés aussi en cunei* par des petits escaliers. Plus on monte dans la cavea*, plus le pendage de chaque partie est plus fort, afin de permettre un meilleur angle de vision.

La capacité totale est d'environ 5 500 spectateurs.

Depuis la rue on pénètre par un couloir voûté (parodos) qui se termine par des portes sur le linteau desquelles figurent des inscriptions.

L'orchestra, semi-circulaire et dallée, est séparée des gradins par un parapet de marbre. Elle accueillait le choeur et par fois les acteurs.

Entre l'orchestra et la scène se trouve le proscaenium*, muret à la base moulurée et au sommet en corniche, orné en façade d'une succession de niches en alternance semi-circulaires et rectangulaires.

La scène, dont la façade est la partie la plus monumentale de l'édifice, possède trois portes : la principale, la valva regia, et les deux latérales, les valvae hospitalia.

La façade est constituée d'un podium en pierre de taille avec le socle en marbre rouge et le couronnement en forme de corniche. Dessous, on distingue les deux corps de l'édifice formés de colonnes corinthiennes dont les fûts sont bleu et les bases et chapiteaux en marbre blanc.

Entre les colonnes étaient insérées des statues de Cérès, Pluton, Proserpine, et de militaires et d'empereurs divinisés.

Derrière la scène, le péristyle délimite un jardin rectangulaire entouré de portiques, n'est actuellement pas encore entièrement fouillé.

4. Le cirque

Le cirque de Mérida est l'un des plus vaste de l'empire romain. Il remonte certainement à la fondation de la colonie. Il fut restauré au IVe siècle et une partie de façade originelle a été reconstruite.




Bibliographie



Retour