Joueurs et joueuses

certaines catégories socio-professionnelles passaient pour être plus sensibles aux charmes des jeux que les autres. Ainsi en allait-il des militaires et des étudiants.

Les joueurs passionnés

Les militaires s'adonnaient particulièrement aux jeux de hasard. Un des jeux en vogue au XVIe était le lansquenet, qui tenait son nom d'une des troupes de l'infanterie allemande. Mais si les jeux sportifs étaient en faveur leur participation à ce type de jeu n'était pas supérieure à celles des autres catégories socio-professionnelles.
Les étudiants étaient connus pour consacrer beaucoup de temps aux activités ludiques, et cela au détriment de l'étude. Ils justifiaient cet attrait par la dureté du régime auxquels ils étaient soumis. Au début du XIIe, les étudiants de Paris réclamèrent des vacances de Noël et de Pâques car on leur interdisait de s'amuser le reste du temps. Ils pratiquaient tous les types d'activités ludiques, et en premier lieu le jeu de paume. Mais les enseignants eux aussi jouaient et essayaient de communiquer leur passion à leurs élèves.

Les ecclésiastiques exclus du jeu ?

Selon la législation ecclésiastique, prêtres, moines et évêques ne devaient pas jouer. Mais le caractère répétitif de cette législation montre que les ecclésiastiques avaient du mal a respecté cette interdiction. En effet de nombreux textes mentionnent la présence d'ecclésiastiques aux jeux. On ne peut généraliser mais il est certain que toutes les catégories de clercs, des moines aux évêques s'adonnaient aux jeux. Les jeux de hasard et le jeu de paume étaient les plus prisés. Mais ici et là d'autres jeux apparaissent : les barres, les échecs...

Les joueuses

Les femmes jouaient, mais les textes ne mentonnent pas de jeu spécifiquement féminin. Les femmes prenaient part aux divertissements des hommes. Elles ne pratiquaient pas tous les jeux. Les jeux sportifs ne les concernaient pas. Toutefois quelques femmes de l'aristocratie se firent remarquer pour leur dextérité au jeu de paume, telle Anne de Beaujeu. Il n'y a pas de traces des femmes dans les jeux d'armes, les jeux de lancer, la soule ou les barres.

En revanche, leur présence était fréquente dans les jeux de société, principalement au jeu d'échecs et surtout au jeu de cartes. Jean-Michel Mehl explique ainsi cet engouement : «exclues presque entièrement des jeux sportifs, mal vues lorsqu'elles se piquaient de prendre part à des jeux de dés, les femmes trouvaient dans les cartes cet équilibre harmonieux entre le hasard et la réflexion. Jeux d'intérieur, les cartes leur allaient parfaitement»(Les jeux en Royaume de France : du XIIIe au début du XVe siècle, Paris, 1990).


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